Les coûts psychologiques, sociaux et économiques de l’échec font de ce phénomène un sujet sensible à aborder et un événement indésirable et inattendu à éviter. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les premiers travaux sur la défaillance des entreprises, reconnue dans la littérature anglo-saxonne sous le terme « business failure ». Bien que ce phénomène ait été étudié par plusieurs disciplines, telles que le droit, la finance, la sociologie, l’économie, le management, la stratégie, l’entrepreneuriat et les sciences des organisations, ces premiers travaux partagent le même objectif : mettre en évidence les causes qui sont à l’origine de l’échec de nombreuses entreprises et, éventuellement, réfléchir à des stratégies d’actions préventives, curatives ou encore palliatives.
Les recherches récentes se focalisent de plus en plus sur les leçons à tirer des échecs afin de les capitaliser plutôt que sur les causes d’échec à éviter. Ce phénomène n’est plus perçu comme étant un sujet sensible qui demeure peu étudié, mais comme une étape indispensable à la réussite, qui mérite d’être étudiée en profondeur. L’augmentation du nombre de publications scientifiques, d’ouvrages collectifs et de numéros spéciaux sur le sujet nous amène à la conclusion suivante : l’échec commence à occuper une place grandissante et fondamentale dans la littérature académique. Ce phénomène est aujourd’hui considéré comme un vrai objet d’étude qui suscite l’intérêt de nombreux chercheurs et praticiens.
Quelle que soit l’approche théorique (déterministe versus volontariste) ou méthodologique (qualitative versus quantitative) mobilisée ou, encore, le niveau d’analyse étudié (entrepreneur, entreprise, environnement), les chercheurs sont toujours confrontés à la réalité complexe et protéiforme de l’échec de l’entrepreneur et de l’entreprise. La diversité et l’interdépendance des éléments objectifs et subjectifs, qualitatifs et quantitatifs, économiques et psychologiques inhérents à la fois à l’entrepreneur et l’entreprise qu’il créée, rendent les approches disjonctives désuètes.
Bien que les approches traditionnelles de la défaillance d’entreprises adoptant le plus souvent une perspective unidimensionnelle, linéaire et binaire dominent à ce jour, il existe une tendance de plus en plus marquée pour les approches intégratives. Selon ces approches, l’échec est vu comme un phénomène multidimensionnel et complexe composé de différents éléments interdépendants qui interagissent sur plusieurs niveaux. C’est dans ce cadre que s’inscrit le 3ème Colloque Interdisciplinaire sur la Défaillance d’Entreprise.
En plus du contexte spécifique de la création d’entreprises, le phénomène de l’échec a été exploré dans d’autres contextes organisationnels à l’image des entreprises familiales, des jeunes entreprises technologiques innovantes, des entreprises en réseaux de franchise et des groupes. Il faut noter également que les recherches antérieures se sont centrées sur les niveaux organisationnels et/ou individuels. Une autre piste de recherche réside dans l’étude de l’échec collectif au sein des équipes.
Au-delà des causes (pour quelles raisons certaines entreprises échouent-elles et d’autres non ?) ou encore des conséquences (quelles sont les conséquences que peut avoir l’échec de l’entreprise sur les entrepreneurs ?), toutes les contributions à dimension empirique ou théorique, quantitatives ou qualitatives, sur le thème de la défaillance des entreprises (petites, moyennes ou grandes) et des entrepreneurs peuvent être proposées telles que celles liées aux thèmes suivants (liste non-exhaustive) :
• Identification des déterminants de la faillite/des difficultés des entreprises,
• Défaillance et structure financière,
• Relation entre gestion (gouvernance, gestion des ressources humaines, …) et défaillance,
• Survie et accompagnement,
• Mécanismes et instruments de prévention des difficultés des entreprises,
• Transmission d’entreprise et défaillance,
• Coûts et conséquences de la défaillance,
• Politiques de ressources humaines et risque d’entreprise,
• Relation entre les caractéristiques du dirigeant et la défaillance des PME,
• études de cas de faillite (points de vue économique et/ou juridique),
• Souffrance de l’entrepreneur en situation de liquidation.